Après notre précédent article concernant le père Yannick Lallemand, et l'hommage rendu aux aumôniers militaires disparus; je vous fait part d'écrits datant de la Grande Guerre dont l'auteur est inconnu et qui présentait la réponse du cardinal Sevin, archevêque de Lyon et primat des Gaules en août 1914 à la question: "un prêtre contraint de prendre les armes peut-il, en combattant encourir une irrégularité ?"

  • “En l’état actuel de la discipline ecclésiastique, nous pouvons répondre affirmativement. Il peut, même en supposant que la guerre à laquelle il prend part est légitime, continuer l’irrégularité ex defectu lenitatis (à cause du défaut de douceur).
  • Or, iI en est ainsi, in bello justo offensivo (dans une guerre offensive juste), toutes les fois que le prêtre combattant tue ou mutile un ennemi propria manu (de sa propre main). Et il en va de même, in bello defensivo (dans une guerre défensive), quand il prend les armes spontanément et tue ou mutile quelqu’un.    Est-ce à dire qu’il commet présentement une faute en donnant la mort aux ennemis de son pays ou en leur infligeant la perte d’un membre ? Non, certes; mais, au sentiment de l’Eglise, celui qui verse le sang n’est pas fait pour représenter Notre-Seigneur Jésus-Christ, la douceur infinie.

 

  • S’il arrive qu’un prêtre combattant ait encouru l’irrégularité “ex defectu Lenitatis” pour avoir, “propria manu”, tué ou mutilé un ennemi, la Pénitencerie ne songe pas à abroger l’antique législation; loin de là, elle la maintient, puisqu’elle exige que, la paix signée, le prêtre qui est tombé sous l’irrégularité ex defectu lenitatis, parce qu’il a de sa propre main tué ou mutilé un ennemi, s’adresse à l’autorité compétente, afin d’en obtenir la dispense requise. Le droit interdit au prêtre devenu irrégulier de célébrer le Saint Sacrifice et de conférer les sacrements; elle, au contraire, nonobstant l’irrégularité qui ne cesse de peser sur lui, autorise à faire licitement et librement l’un et l’autre.
  • Le Saint-Siège use de bienveillance en vue du bien de leurs âmes et celui de leurs compagnons d’armes.

CM