Depuis plusieurs mois une campagne pacifiste exerçait ses ravages dans le pays. L'armée, déçue par l'échec de l'offensive Nivelle dont on lui avait fait espérer la fin de la guerre, fut particulièrement travaillée. En mai on eut à déplorer de la part de certaines unités des actes de mutinerie. De graves incidents se produisirent dans les trains de permissionnaires. Le nouveau commandant en chef, le général Philippe Pétain, dut recourir aux mesures de rigueur indispensables au rétablissement de l'autorité mais il voulait avant tout guérir. Il rétablit les permissions, alors très limitées, dans leur ancienne proportion. Il apporta un réconfort moral : l'alimentation fut améliorée et les repos périodiques se déroulèrent dans des cantonnements éloignés du front, l'effort de guerre pour se doter de matériel moderne, de tanks et d'artillerie lourde fut accéléré".

Le grand trouble qui sévissait dans les âmes était aussi à base de découragement et de désillusions dans le domaine tactique. Le grand fléchissement moral de 1917 devait, pour un temps, dominer la conduite de la guerre.

C'est pourquoi au nombre des moyens envisagés par le nouveau commandant en chef, le général Philippe Pétain pour remettre l'Armée en meilleur état psychologique, figurait un mode d'emploi de troupes susceptible d'effacer les impressions anciennes et de raviver la confiance. Il fallait, d'urgence, faire renaître le sentiment de la supériorité sur l'adversaire et, pour cela, n'entreprendre d'opérations que du fort au faible, des attaques à objectifs limités, fortement appuyées par l’artillerie avec le souci d’économiser l’infanterie. 

Les nécessités morales étaient d'ailleurs en accord avec les nécessités stratégiques du moment sur le front occidental. Il ne pouvait être question, à cette époque, de rompre le front adverse pour entreprendre ensuite une large exploitation du succès. De telles opérations ne sont possibles qu'avec un écart de supériorité accentuée que les Français ne possédaient point et que les événements russes pouvaient, à bref délai, établir en faveur de nos adversaires.

Dans sa directive N° 1 du 19 mai 1917, destinée aux commandants de Groupes d'Armées et d'Armées, le nouveau Commandant en chef expose ces vues d'ensemble. Il en déduit que l'activité des troupes devra se borner, jusqu'à nouvel ordre, à la recherche de résultats tactiques limités. Il fait appel aux procédés qui, tout en économisant les existences humaines, exalteront la foi des exécutants dans les méthodes du Haut Commandement. Il impose l'utilisation au maximum de la puissance matérielle, créée de toutes pièces, ou peu s'en faut, pendant la guerre, et demande encore que l'action en soit décuplée par la surprise.

En résumé, aux attaques profondes, ‘’il convient de préférer les attaques à objectifs limités, déchaînées brusquement sur un front aussi étendu que le permettent le nombre et les propriétés des divers matériels d'artillerie existants,’’ et sans sacrifier la vigueur de la préparation au désir d'étendre le champ d'action, soit en largeur soit en profondeur.

Le général Philippe Pétain lance une offensive à objectif limité avec la 2e armée du général Guillaumat, au nord de Verdun pour dégager cette Place forte et sa voie ferrée. 80 000 tonnes de munitions, représentant 266 trains de 30 wagons, sont consommés pour la préparation d’artillerie pendant six jours et le premier jour de la bataille de la Malmaison.

Il s’agit de poursuivre l'usure de l'adversaire, préparant la dislocation générale de son système, puis la ruée décisive, une fois le déséquilibre des forces acquis sans conteste.

La division marocaine, commandée par le général Degoutte, doit dégager la rive gauche de la Meuse en repoussant les Allemands au nord du ruisseau de Forges. L’artillerie ne cessera pas son tir juste avant l’assaut, mais l’allongera, les assaillants progressant derrière le barrage, protégés par lui. L'attaque a lieu au nord de la Place de Verdun, sur un front de 24 kilomètres, de part et d'autre de la Meuse.

20 août 1917, dans le secteur de Verdun, le R.M.L.E., toujours affecté à la division marocaine, doit s’emparer des Ouvrages Blancs, le village de Cumières et le bois des Forges. Vaste programme que l’on estime difficile voir impossible. Quatre régiments allemands sont retranchés face au R.M.L.E.

  • A 4 heures 40, au petit jour, les légionnaires foncent derrière le barrage. Cette fois, ils foncent réellement car le terrain est sec et le pilonnage a produit son effet. L’ardeur des légionnaires est telle que les artilleurs n’avancent pas leur barrage assez vite ; les officiers doivent retenir leurs hommes qui se jettent jusque sous ce feu.
  • Le planning de l’état-major prévoyait que les Ouvrages Blancs, la partie est du bois de Cumières et le boyau de Forges pourraient être atteints vars la fin de la journée, et à ce moment la Légion serait relevée, une autre unité poursuivant l’attaque.
  • A 10 heures 30, le R.M.L.E. parvient à l’objectif avec plus d’une heure d’avance.
  • Le chef de corps du R.M.L.E., le colonel Rollet, ayant réalisé sa percée personnelle, ne résiste pas au désir de l’exploiter.
  • Vers 16 heures, après un nouveau tir d’artillerie, le R.M.L.E. poursuit son attaque. Les légionnaires du 3e bataillon du commandant Deville s’emparent du réseau de tranchées de la cote 725 pendant que le 1er bataillon du commandant Husson de Sampigny occupe le col de l’Oise. Le 2e bataillon du commandant Waddell est en réserve. Les légionnaires ne s’arrêtent qu’après avoir atteint l’ouvrage 265 sur la côte de l’Oie. Une dizaine d’artilleurs allemands, au courage admirable, gisent à côté de leurs deux pièces de 77.
  • Le lendemain, les légionnaires descendent la côte de l’Oie en direction de la Meuse et le R.M.L.E. emporte le village de Régnéville et, le premier, atteint la Meuse. A gauche s’ouvre, le long de la rivière, la route de Forges. Deux heures plus tard, le R.M.L.E. entre dans Forges. Le colonel Rollet, blessé par un éclat dans le bras gauche, reste au poste.
  • Le caporal Thirion, de la 5e compagnie, chargé d’une reconnaissance, se porte jusqu’aux batteries ennemies, malgré un violent tir de mitrailleuses ; il réussit à détruire deux pièces de 77, mettant en fuite les servants et capturant le sous-officier commandant le groupe. Il se voit conférer la médaille militaire sur le champ de bataille.
  • Un coureur lui apporte un message de la division : ‘’Quelles sont vos positions exactes ? Vous semblez avoir dépassé vos objectifs’’. Le colonel dicte aussitôt la réponse : ‘’On avait fixé à la Légion des objectifs trop rapprochés. Elle s’en est assigné d’autres’’.
  • Le R.M.L.E. a perforé le front sur 3,5 kilomètres de profondeur.
  • Les pertes sont cette fois minimes : 59 tués, dont un seul officier, et 300 blessés dont le chef de corps, le lieutenant-colonel Rollet, touché au bras et à la jambe par des éclats d’obus. Les légionnaires apprécient. Ils aiment que leur chef soit économe de leur sang.
  • Les brillants résultats obtenus et consolidés au 05.09.1917 lui valent sa 6e citation à l’ordre de l’armée : la Légion portera donc la fourragère rouge.

Tous les objectifs de cette action menée les 20 & 21 août 1917, par le général Guillaumat, commandant de l'Armée de Verdun, ont été enlevés et vont être conservés, en dépit des fortes réactions adverses. Une dizaine de légionnaires sont tués du 21 au 24 aout.

En septembre 1917, l’enlèvement des premiers objectifs est suivi d’un passage de lignes, afin de pousser en tête, pour continuer l’opération, des unités fraîches, et le départ vers les seconds objectifs aura lieu quatre heures après l’heure H.

En raison de la nature spéciale du terrain à conquérir, le nettoyage des organisations enlevées doit être réglé avec minutie. Aucun point suspect ne doit être laissé en arrière des premières lignes sans être pris à partie. En particulier, les carrières et les creutes profondes, d’où peuvent surgir des mitrailleuses intactes, sont assiégées et réduites.

27 septembre 1917 : fait exceptionnel dans les annales militaires, le général Philippe Pétain, commandant en chef des Armées, remet au drapeau du R.M.L.E. la croix de la Légion d’Honneur.

  • Trois caporaux, André Arrocas, Jaime Dieta et Fortunata Leva sont décorés de la Légion d’Honneur ; ils forment, avec l’adjudant-chef Mader, la garde du drapeau du R.M.L.E.

 

Jean Balazuc P.P.P.P. Juillet 2017.

Sources principales

Site du MemorialGenWeb du R.M.L.E. Base 1914-1918.

Site Mémoire des Hommes du S.G.D.A.

Site du Mémorial de Puyloubier.

La Légion Etrangère, Grandeur et Servitude – Historama – N° H.X. XI-1967.

La Légion Etrangère – Voyage à l’intérieur d’un corps d’élite – John Robert Young & Erwan Bergot – Editions Robert Laffont 1984.

Le 3e Etranger – Philippe Cart-Tanneur & Tibor Szecsko – Branding Iron Production 1988.

Histoire de la Légion Etrangère 1831-1981 – Georges Blond – Plon 1981.

 

de Sampigny voir Husson de Sampigny.

Arrocas André, caporal légionnaire au R.M.L.E. ; les 19 et 20 avril 1917, lors des combats d’Aubérive, pendant 36 heures consécutives, il avance pas à pas dans le Boyau du Golfe, poussant devant lui son barrage de sacs de terre, lançant inlassablement ses grenades pour dégager les coudes successifs du boyau et qui, blessé, continue jusqu’à ce que, devant lui, il ne trouve plus d’ennemis. Décoré de la Légion d’honneur à titre exceptionnel le 27 septembre 1917, il aura l’honneur de faire partie de la garde d’honneur du drapeau du Régiment. Deux palmes et trois étoiles sur sa croix de guerre.

Degoutte Jean-Marie Joseph, né le 18.04.1866 à Charnay  dans le Rhône. Soldat au 30e régiment d'artillerie, il entre à Saint-Cyr le 29.10.1888. Il en sort classé 9e en 1890. Il sert quatre ans dans les Zouaves en Tunisie puis, par la suite, prend part à l'aventure coloniale comme à Madagascar en 1895 ou en Tunisie l'année suivante. En 1896 il est nommé capitaine au 142e R.I. Il est stagiaire à l'École supérieur de guerre en 1899, participe à la campagne de Chine puis termine sa scolarité en 1901. De retour en France, il est nommé lieutenant-colonel le 21.03.1912 et commande le 163e R.I. Il fait alors partie de l'état-major du CDT des troupes débarquées à Casablanca.  Nommé colonel le 01.11.1914, il est placé à la tête de l'état-major du 4e corps d'armée jusqu'au 28.01.1916. Il est fait Officier de la Légion d'honneur le 10.04.1916 du fait de ses actes de bravoure, notamment pendant les attaques de septembre 1915 en Champagne. Il passe général de brigade le 2503.1916, puis, au mois d'août de la même année, il commande la Division marocaine pendant la bataille des monts de Champagne en avril 1917 et lors de l’offensive de la Malmaison en août 1917.. Le 09.05.1917, il est promu commandeur de la Légion d’Honneur Il est général de division le 01.11.1917 puis dirige le 21e Corps de la VIe Armée. Le 29.12.1918, il est promu au rang de Grand-Officier de la Légion d’honneur. Lorsque l'armistice est signé, il est chargé de rédiger les clauses du Traité de Versailles. En octobre 1919 il commande l'armée du Rhin et en janvier 1920 il entre au Conseil supérieur de la guerre.  En 1923 il procède à l'occupation de la Ruhr jusqu'à l'évacuation totale en 1925. Considéré comme l'un des pères de la ligne Maginot, il prend en 1925 le commandement de l'armée des Alpes et consacre ses dernières années à la fortification de la frontière franco-italienne. La Grand-Croix de la Légion d'honneur lui est décernée en 1923. Décédé fin octobre 1938 à Miribel dans l’Ain.

Deville, chef de bataillon, commandant le 3e bataillon du R.M.L.E. lors des combats d’Auberive en avril 1917 : à la mort du lieutenant-colonel Jean Duriez le 17 avril, il prend le commandement du régiment en pleine bataille ; le 30.05.1917 il remet le régiment au lieutenant-colonel Rollet.

Diéta Jaime, caporal légionnaire au R.M.L.E. Décoré de la Légion d’honneur à titre exceptionnel le 27 septembre 1917, il aura l’honneur de faire partie de la garde d’honneur du drapeau du Régiment.

Guillaumat Adolphe Marie Louis, né le 4 janvier 1863 à Bourgneuf dans la Charente-Maritime. Il entre major à Saint-Cyr en 1882 ; il en sort major de la promotion Les Pavillons Noirs le 01.10.1884. Sous-lieutenant au 65e R.I. à Nantes ; en 1892, lieutenant, il participe à des travaux topographiques à Teniet el-Haad en Algérie et à Kairouan en Tunisie ; en novembre 1893, capitaine, il est muté au 147e R.I. ; en 1895, il commande le fort de Douaumont à Verdun ; il réussit à se faire affecter à la Légion Etrangère et passe deux ans en Algérie au 2e R.E.I. En septembre 1897, il est muté au Tonkin. Au printemps de 1900, il est envoyé étudier la situation en Chine. La révolte des Boxers éclate à ce moment, et il est envoyé commander la défense de la concession française de Tien-Tsin. Le 25 juin, il est blessé au coude par un éclat d'obus et est envoyé en convalescence à Hiroshima où il passera six mois. Promu chef de bataillon en décembre 1900, Adolphe Guillaumat rentre en France en avril 1901 et enseigne pendant trois ans l'histoire militaire à Saint-Cyr. En 1905, il reçoit le brevet direct d'état-major avec la mention très bien. En juin 1907, promu lieutenant-colonel, il succède au lieutenant-colonel Pétain à la chaire de tactique appliquée à l'infanterie à l'École supérieure de guerre. Puis, à partir de IX-1908, il commande pour deux ans le Prytanée militaire de La Flèche. En IX-1910, promu colonel, il prend le commandement du 5e R.I. à Paris jusqu'en janvier 1913. Il est ensuite nommé directeur de l'infanterie au ministère de la Guerre. Le 8.10.1913, il est promu général de brigade. Lorsque la 1ère Guerre mondiale éclate, il est depuis le 14.06.1914 chef du cabinet militaire du ministre de la Guerre Adolphe Messimy. Quand ce dernier est remplacé, Guillaumat prend le 30.08.1914 le commandement de la 33e D.I. Il prend part aux combats de Vitry-le-François lors de la Première bataille de la Marne. Par la suite, il tient avec sa division un secteur sur le front de Champagne. Le 9.12.1914, nommé général de division à T.T., il prend la tête de la 4e D.I. Le 25.02.1915, il est nommé à la tête du 1er C.A. aussi appelé le « groupement Guillaumat », qu'il mène à la première bataille de Champagne, puis à celle de la Woëvre, en IV-1915. En II-1916, le 1er corps subit le premier choc de l'attaque allemande sur Verdun, avant d'être envoyé en IX-1916 renforcer la 6e Armée française qui, au nord de la Somme, doit soutenir l'aile droite des armées anglaises. Il y mène une offensive couronnée de succès à Combles. Le 15.12.1916, lorsque le général Nivelle est nommé commandant en chef, Guillaumat le remplace à la tête de la 2e Armée. Il retourne alors sur le front de Verdun avec ses 650 000 hommes, arrêtant les attaques allemandes au printemps de 1917 ; puis, le 20.08, il part à l'assaut, portant les lignes françaises au nord de la côte 304 et du Mort-Homme. Le 14.12.1917, il prend la succession du général Sarrail dans les Balkans ; il améliore les relations avec les alliés sur place et prépare l'offensive en Macédoine qui sera victorieusement menée par son successeur Franchet d'Espèrey. Cependant, la deuxième défaite du Chemin des Dames à la fin de V-1918 porte les Allemands à 75 km de Paris et c'est pourquoi, le 17.06.1918Clemenceau rappelle le général Guillaumat pour prendre la place du général Dubail comme Gouverneur militaire de Paris. Après le succès de la Seconde bataille de la Marne, il prend le 07.10 le commandement de la 5e Armée, qu'il mène jusqu'à l'Armistice dans les Ardennes. Après la guerre, il commande l'armée d'occupation de la Rhénanie, puis devient ministre de la Guerre dans le gouvernement d'Aristide Briand. Il est placé hors-cadre sans emploi le 04.06.1933. Décédé le 18.05.1940 à Nantes dans la Loire Inférieure.

Husson de Sampigny Marie, Joseph, Pierre, né le 27.04.1876 à Château-Gontier en Mayenne ; capitaine, commandant la 4e compagnie du Bataillon D du 2e Régiment de marche du 1er Etranger ; il participe aux combats du 09.05.1915 dans le Pas de Calais ; en plein combat dans la Somme, le 11.07.1916, il succède au commandant Ruelland, chef du 1er Bataillon du R.M.L.E. ; chef de bataillon, commandant le 1er bataillon du R.M.L.E., pendant les combats d’Auberive en avril 1917 ; il participe aux combats à Verdun en août 1917 ; grièvement blessé le 26.04.1918 lors de l’attaque du Bois de Hangard ; tué à l’ennemi le 20.07.1918 dans le secteur de Dommiers, à Chaudun, dans l’Aisne.

Leva Fortunata, caporal légionnaire au R.M.L.E. Décoré de la Légion d’honneur à titre exceptionnel le 27 septembre 1917, il aura l’honneur de faire partie de la garde d’honneur du drapeau du Régiment.

Mader Max Emmanuel, né en 1886 aux environs de Stuttgart ; affecté dans un bataillon de pionniers wurtembergeois, pris en grippe par l’adjudant de sa section, il se sauve en Suisse après une grave altercation avec l’adjudant ; un ancien légionnaire le fait passe en France ; Mader s’engage à Montbéliard, et après un passage au Fort Saint-Jean, il est affecté au 2e R.E.I. à Saïda ; en 1914, le sergent Mader est volontaire et accepté pour venir combattre en France ; naturalisé Français ; adjudant-chef, chef d’une section de la 6e compagnie du 2e bataillon du R.M.L.E. Le 20 avril 1917, lors des combats d’Auberive, il accomplit un exploit ; rassemblant en hâte une dizaine de légionnaires, ramassant quelques grenades, il bondit dans les boyaux pour neutraliser les mitrailleuses dirigées contre la 6e compagnie du R.M.L.E. puis contre une compagnie du 168e R.I. Surpris par cette intervention inattendue et audacieuse, l’ennemi prend la fuite, abandonnant les mitrailleuses. Dans la foulée, il attaque une batterie de sept canons lourds, abritée dans une ancienne carrière et gardée par une compagnie de Saxons. Cité à l’ordre de l’armée, Chevalier de la Légion d’honneur. Il aura l’honneur de porte le drapeau du Régiment. Nommé sous-lieutenant à la fin de l’année 1917. En juin 1918, une balle explosive lui fracasse l’épaule droite ; il est transporté vers Villers-Cotterêts ; confessé, puis amputé et pansé, il est transporté vers une tente-hôpital que des avions allemands bombardent. Mader n’est pas atteint ; il est sauvé. Démobilisé, il est gardien-chef du Château de Versailles. Après l’armistice de 1940, il accepte, pour garder sa place, de jouer le sourd-muet.

  • La citation de l'adjudant-chef Max Mader fut signée de la main même du général Philippe Pétain, nouveau commandant en chef des forces françaises depuis mai 1917 :
  • " Sous-officier d'une bravoure et d'une énergie remarquables. Chef de section hors ligne, véritable entraîneur d'hommes, Toujours en tête de sa troupe, s'est admirablement conduit au cours des combats du 17 au 21 avril 1917 : par d'heureuses dispositions et par le tir précis de ses fusils mitrailleurs, a assuré avec sa section la capture d'une batterie ennemie, mettant en fuite une compagnie d’infanterie qui la soutenait, "

Rollet Paul Frédéric, né le 20.12.1875 à Auxerre ; saint-cyrien de la promotion 1894 Alexandre III ; affecté à la Légion le 04.12.1899 ; en 1901, lieutenant, il sert au 1er R.E. dans le Sud-Algérien ; de 1902 à 1905, il est alors à Igli à Madagascar ; ‘’lieutenant espadrilles’’ surnommé ainsi en raison de ses habitudes vestimentaires ;  lieutenant, il commande la 3e compagnie du 1er Etranger en 1904 ; de 1905 à 1911, il sillonne les confins algéro-marocains à la tête de son unité ; puis il combat les irrédentistes marocains de la région d’Oujda ; en 1911, il est affecté avec la 3e compagnie montée du 2e Etranger au corps de débarquement de Casablanca : cette période façonne un chef militaire hors normes avec 17 participations à des combats contre les dissidents, attaques, coups de main, deux citations ; dès le début de la guerre, en congé de fin de campagne, le chef de bataillon demande à partir sur le front français et il quitte la Légion et se retrouve piégé dans la régulière ; chef de corps du 331e R.I. de 1914 à 1917 ; il retrouve la Légion le 30.05.1917 ; lieutenant-colonel, chef de corps du R.M.L.E. en 1917-1918 ; il en fait le Régiment le plus décoré de l’armée française ; il repart au Maroc en 1919 avec son régiment qui devient le 3e R.E.I. ; il devient un des maréchaux du général Louis Lyautey, à travers le Moyen-Atlas ; en 1925, il est nommé chef de corps du 1er Etranger ; il conduit les destinées d’Une Légion modernisée et dotée de structures sociales qui perdurent ; il organise les fêtes du Centenaire le 30 avril 1931 à Sidi-Bel-Abbès ; en 1931, il est nommé général de brigade, inspecteur de la Légion Etrangère, poste nouveau créé pour lui ; il crée une revue ‘’Légion Etrangère’’ ainsi que la Maison de retraite du légionnaire d’Auriol en 1934. Il est le ‘’Père de la Légion’’. Grand-Officier de la Légion d’Honneur, Croix de guerre 1914-1918 avec sept palmes, une vingtaine de décorations. Rendu à la vie civile, il accepte la présidence de l’Union nationale des blessés de la tête et de la face, ‘’Les Gueules Cassées’’.  Décédé le 16.04.1941 ; enterré à Sidi-Bel-Abbès, son cercueil est transféré à Aubagne le 29.09.1962, dans le carré Légion du cimetière de Puyloubier. La promotion de Saint-Cyr 1978-1980 porte son nom.

Thirion, caporal à la 5e compagnie du R.M.L.E. ; il est l’auteur d’un fait d’armes exceptionnel le 21.08.2017 à Verdun. Il reçoit la Médaille militaire sur le champ de bataille.

Waddell, chef de bataillon, commandant le 2e Bataillon du R.M.L.E. en juillet 1916 dans la Somme, en avril 1917 à Aubérive et en août 1917 à Verdun.

 

Officier du R.M.L.E. tué dans le secteur de Cumières.

Benoist, sous-lieutenant, tué le 20.08.2017.

 

Sous-Officiers du R.M.L.E. tués dans le secteur de Cumières.

Dominguez Jules, né le 18.12.1892 à Saragosse en Espagne ; sergent ; tué à l’ennemi le 20.08.2017.

Dori Dante, né le 08.08.1892 à Lucca en Italie ; sergent ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Robine Louis Alphonse Charles, né le 12.03.1893 à Beaumont-le-Roger dans l’Eure ; sergent ; Mort pour la France le 20.08.1917.

 

Caporaux du R.M.L.E. tués dans le secteur de Cumières.

Castiel Behor dit Albert, né le 02.05.1885 à Mustapha-Pacha en Turquie ; caporal ; tué à l’ennemi le 21.08.1917.

Cefalini Tomaso, né le 29.09.1886 à Forli en Italie ; caporal ; disparu le 20.08.1917.

Ferring Jacques, né le 30.06.1892 à Flaxweiler au Luxembourg ; caporal ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Frey Valdemar, né le 23.10.1887 à Charkoff en Russie ; caporal ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Peak Victor, né le 26.02.1886 en Belgique ; caporal à la 11e compagnie ; tué à l’ennemi le 21.08.1917.

 

Légionnaires du R.M.L.E. tués dans le secteur de Cumières.

Adabachi Karim, né en 1890 à Alep en Syrie ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 21.08.1917.

André Williams John, né le 09.11.1889 à Jersey dans le Royaume Uni ; légionnaire de 2e classe ; Mort pour la France le 21.08.1917.

Athanassios Emmanuel, né le 05.12.1880 au Pirée en Grèce ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 21.08.1917.

Borgognon Fernand Louis, né le 23.07.1893 à Paris dans la Seine ; légionnaire ; Mort pour la France le 21.08.1917 à Verdun.

Brasseur Paul, né le 06.04.1883 à Metz dans la Moselle ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Brinckmann Guillaume Pierre Henri Marie, né le 17.07.1877 à Buer en Allemagne ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Burki Emile, né le 07.11.1895 à Berne en Suisse ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Buser Karl, né le 28.05.1885 à Zunzgen en Suisse ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Buttier Louis Constant Jules, né le 26.12.1895 à Beaumont-Pied-de-Bœuf dans la Mayenne ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Campill Hubert, né le 13.08.1896 à Echternach au Luxembourg ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Carathanasis Evangeloa, né en 1895 à Gallipoli en Italie ; légionnaire ; Mort pour la France le 24.08.1917.

Carli Jean-Baptiste, né le 10.12.1887 à Porto-Toaurice en Italie ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Cesar Boniface, né le 14.05.1892 à Tickhan-Betisk en Bohême-Moravie, en Autriche ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Chavignon Pierre François, né le 31.08.1888 au Donjon dans l’Allier ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.191.

Chendler Leiba, né le 06.06.1891 à Bacan en Roumanie ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 24.08.1917 à Verdun.

Clot Daniel, né le 05.12.1887 à Courtillers en Suisse ; légionnaire ; Mort pour la France le 21.08.1917.

Collignon Marcel Paul Jean, né le 25.03.1886 à Monthermé dans les Ardennes ; légionnaire ; Mort pour la France le 21.08.1917.

Constant Marcel Jean Rudolf, né le 11.04.1897 à Longwy dans la Meurthe-et-Moselle ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Crippa Giovanni Adriano, né le 29.01.1897 à Bex en Suisse ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Docourt Ernest, né le 30.04.1894 à Beaucourt dans le Territoire de Belfort ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Dumont Auguste, né à Lyon dans le Rhône ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Estupina Guillermo, né le 19.11.1884 à Civengs en Espagne ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Georgen Jean Nicola, né le 29.09.1890 à Brunerange au Luxembourg ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Giordano Ferdinand, né le 15.01.1894 à Perletto en Italie ; légionnaire à la 10e compagnie ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Golay Paul Emile, né le 18.07.1897 à Pla en Suisse ; légionnaire à la 10e compagnie ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Graziano Baptiste, né le 28.12.1890 à Saint-Pierre en Italie ; légionnaire à la 10e compagnie ; tué à l’ennemi le 20.08.2017.

Gustin Gaston, né le 26.05.1895 à Verniers en Suisse ; légionnaire à la 10e compagnie ; disparu le 20.08.1917.

Hallé Michel, né le 02.09.1889 à Paris dans la Seine ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Huynh-Va-Day, né en 1895 à Chaudoc en Cochinchine ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Jacquier Edouard, né le 04.12.1877 à Denges en Suisse ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Kamette Pierre Joseph, né le 07.06.1892 à Rivière en Belgique ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Kroupa Joseph, né le 02.09.1888 à Jicin en Bohême-Moravie, en Autriche ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Lafaye Jean Joseph, né le 08.10.1888 à Cialès à Porto-Rico aux U.S.A. ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Laurent Olivier Alexandre Joseph, né le 10.03.1885 à Saint-Martin-des-Champs dans le Finistère ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Le Corre Michel François Marie, né le 07.07.1877 à Plozévet dans le Finistère ; légionnaire ; disparu le 20.08.1917.

Mousel Jean, né le 07.07.1877 à Plozévet dans le Finistère ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Oriet Charles, né le 14.07.1892 à Pleigne en Suisse ; légionnaire à la 10e compagnie ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Otta Pierre, né le 31.12.1885 à Salcazzo en Italie ; légionnaire à la 10e compagnie ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Paillares Jacques, né le 25.05.1890 à Arnas en Espagne ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Petr Joseph, né le 19.03.1883 à Zbysov en Bohême-Moravie, en Autriche ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 24.08.1917.

Pierre Gustave, né le 25.03.1892 à Binche en Belgique ; légionnaire au R.M.L.E. ; disparu le 20.08.1917 sur la Côte de l’Oie à Regnévelle, près de Verdun, dans la Meuse.

Pintado Francisco, né le 17.03.1887 à Carthagène en Espagne ; légionnaire à la 10e compagnie ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Prince Georges Edouard, né le 11.05.1887 à Neuchâtel en Suisse ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Rachmann Joseph, né le 03.12.1886 à Groukchikv en Russie ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Recio Maxime, né le 15.04.1896 à Médina-Rio-Seco en Espagne ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.1917 au Nord de Cumières.

Saliz Ramon, né le 26.11.1893 à Oviedo en Espagne ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Schaffer Michel Antoine, né le 20.08.1890 à Arnsberg en Allemagne ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Siche Hervé Marie, né le 02.08.1878 à Ploudaniel dans le Finistère ; légionnaire ; Mort pour la France le 20.08.1917.

Sosa Alexandre, né le 15.05.1885 à Porto-Rico aux U.S.A. ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Sounier Joseph, né le 03.05.1894 à La Junquera en Espagne ; légionnaire ; Mort pour la France le 21.08.1917.

Swiatowiec Woycieck, né en mars 1890 à Tuschow en Pologne ; légionnaire à la 9e compagnie ; tué à l’ennemi le 21.08.1917.

Teilhard de Laterisse Jules Louis, né le 26.05.1885 à Buenos-Aires en Argentine ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.

Ulrich Joseph, né le 23.09.1883 à Lucerne en Suisse ; légionnaire ; tué à l’ennemi le 20.08.1917.